Août 2021. Cette année nous n’avons pas pu prendre 1 mois de vacances, 15 jours nous suffiront pour aller voir un peu plus loin que notre région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Objectif : la Croatie à moto.
Nous avions choisi la Croatie pour destination car nous voulions du dépaysement, sans avoir besoin de rouler autant que l’année dernière pour nous rendre au Cap Nord. De plus, ma passagère depuis un an, était en train de passer le permis moto et nous espérions bien pouvoir faire un premier road trip à deux moto. La destination nous paraissait plutôt facile pour un premier long voyage. Malheureusement, Claire ne réussit pas son permis avant la date programmée de notre départ et nous partîmes pour un dernier road trip à deux sur mon Ténéré 700. Même si Claire était déçue, elle restait heureuse de partir. La Yamaha lui laisse toujours de bons souvenirs de nos périples. Elle aime ses sonorités. Et depuis que j’ai fait refaire ma selle, elle souffre bien moins que lors de notre voyage pour le Cap Nord.
Avant la Croatie, le Piémont italien
Selon les rôles bien établis depuis que nous voyageons ensemble : je déteste trop préparer l’itinéraire, je m’occupe donc de préparer la moto pour la route (nouveaux pneus, révision et petite beauté à la station de lavage) et Claire qui adore chercher les petites pépites à ne pas louper le long de la route, achète le Guide Lonely Planet et une carte routière de la Croatie. Soucieuse de me réserver l’itinéraire le plus agréable, en respectant un nombre raisonnable d’heure de conduite par jour, notre départ de Nîmes nous menait à une première étape dans le Piémont italien pour ensuite rejoindre Venise où nous avons passé 1 nuit.
Pour information, même si se rendre à Venise en moto est un peu compliqué en haute saison, c’est tout à fait faisable. Nous avions un peu tardé à reserver un parking sur la lagune et nous nous sommes retrouvés à l’extérieur de la ville. Facilement relié par une navette maritime toutes les heures, il nous fallut 2 autres vaporetto et 10 min de marche pour atteindre notre palace. Chargés comme des mules, bousculés par les touristes et assommés par la chaleur, nous étions soulagés de poser nos valises en début d’après-midi pour nous mettre à l’aise et enfin découvrir la ville à pieds… et légers.
La Croatie à moto
Après s’être bien renseignés auprès de nombres d’amis ayant déjà parcouru la Croatie, nous avions décidé d’allouer une petite dizaine de jours au tour du pays. Nous voulions cependant éviter l’extrémité Sud, dont on craignait qu’elle ne soit trop fréquentée par les touristes. Nous étions loin de penser que nous ne passerions que 4 jours en Croatie pour notre road trip moto.
Deux régions de la Croatie ont conquis notre coeur : l’Istrie et les Lacs de Plitvice.
Si nous avons passé 2 jours pleins en Istrie, région septentrionale la plus à l’ouest, où nous nous sommes littéralement régalés, nous avons rapidement trop souffert de la chaleur et de la foule de touristes (à moto et en voiture) sur la route.
L’Istrie est l’El Dorado de la truffe ! On en a presque mangé à tous les repas pendant 2 jours ! Et à très bon marché ! La région a fait honneur à sa réputation et nous y avons très bien mangé. Nous avons aussi découvert le joli village médiéval de Motovun et nous avons osé un petit clin d’oeil à notre Road Trip en Norvège. Nous nous sommes rendus au Limski Fjord, puis à un nouveau cap, le Cap Kamenjak. Même période, mais pas les mêmes températures !
Nous nous sommes ensuite rapidement enfui de la côte et des îles sur-bondées. Nous avons filé vers les célèbres Lacs de Plitvicka. Notre besoin de verdure et de grands espaces nous avait rattrapé. En une bonne journée de marche, nous avons parcouru l’ensemble de ces sublimes lacs aux couleurs lagons polynésiens.
Un peu échaudés par les températures estivales en combinaison de moto, par le monde sur les routes et sur la côte, nous avions envie de retrouver fraicheur et aventure. Les paysages méditerranéens de la Croatie, pour nous qui venons de Marseille, nous rappelant trop nos – quoique très belles – calanques, nous décidâmes de dévier de notre itinéraire prévu. Et de quitter la Croatie pour la Bosnie qui nous tendait les bras à 15 km à peine des Lacs de Plitvice, sans autre plan que de nous rendre dans le Parc National le plus proche : celui de la rivière Una.
Et c’est ainsi que la Croatie à moto, se termine.
La Bosnie, comme on ne l’attendait pas
Parce qu’on ne s’attendait à rien, la Bosnie a été pleine de surprises. Comme nombre d’entre vous, je pense, nous n’avions pas une grande connaissance de ce pays. Mis à part nos souvenirs de la guerre des années 90.
Le Parc National de l’Una est un petit frère des Lacs de Plitvice : rivière sauvage et cascades majestueuses, nous avons été ravis de cette découverte insoupçonnée. De même que l’accueil des bosniaques a été très chaleureux. Nous avons élu domicile pour 2 nuits dans une auberge rénovée à l’identique des fermes traditionnelles en toit de chaume. Comme à notre habitude nous avons choisi de loger dans une des 2 petites cabanes en bois. Le petit chalet, en lisière de forêt, se trouvait sur le passage des chèvres et des oies de la ferme.
D’autres surprises, plus déroutantes : les vestiges, ici et là, de la guerre. Des maisons éventrées, laissées à l’abandon au milieu d’hameaux habités. Des murs d’habitations criblés d’impacts de balles, même pas camouflés. Ca fait un peu froid dans le dos…
Et puis, la dernière curiosité de ce que nous avons pu pouvoir de ce petit morceau de la Bosnie : des tronçons de route soudainement interrompus. Des sections de plusieurs kilomètres de poussière et de graviers, comme des routes de goudrons inachevées. Pour des raisons de coûts ? De propriétés?
Afin de ne pas dépasser le délai de nos 15 jours de vacances, il nous fallait déjà prendre le chemin du « retour ». Fidèles à notre dernière décision : nous repasserons par la Croatie, mais seulement pour la traverser et rejoindre les hauteurs, la montagne, que nous aimons tant.
Le retour par les montagnes de Slovénie et les Dolomites
Pour avoir déjà visité la Slovénie, je connaissais un endroit qui plairait forcément à Claire. Je l’emmenai à Velika Planina, petite station de ski située dans un alpage verdoyant. Après avoir préparé un pique-nique, nous prenons le téléphérique – qui monte raide- pour rejoindre le plus grand village de bergers d’Europe et ses chalets adorables.
Puisque c’est dans des endroits pareil que nous nous sentons le mieux, nous reprenons la route vers les Dolomites, en Italie. Nous voulions de la montagne, on en a eu. Ces paysages de pics étourdissants nous ont coupé le souffle. Impossible de se lasser de ces vues.
Notre road trip en Croatie, pour lequel nous avions prévu de limiter le kilométrage, se sera finalement transformé en un road trip dans le sud-est de l’Europe, pour notre plus grand bonheur. La majeure partie de ce que nous avons visité, n’était donc pas planifié.
Les surprises, les chemins de poussière, les routes de montagne et les sorties d’itinéraires… C’est déjà ça, l’aventure !
Un premier Cap atteint !
C’est fait : j’ai parcouru avec mon Ténéré 700 Yamaha plus de 10 000 km en ce mois d’août. C’est plus que ce que j’avais prévu ! Parti du sud de la France, j’ai traversé l’hexagone, l’Allemagne pour rejoindre Kiel et prendre un premier ferry pour Oslo, la capitale de la Norvège.
J’ai enfin pu découvrir les magnifiques fjords (Undredal, Geiranger, Naeroyfjorden, Sognefjord…), les neiges éternelles et glaciers à seulement 1000m d’altitude, les virages interminables de la route des Trolls (Trollstigen), les fameuses Îles Lofoten… Et c’est après avoir passé le cercle polaire, entré dans la vaste Laponie, entouré par la toundra et les rennes – si près des routes ! – que j’ai pu atteindre le Cap Nord.
Un cap nord qui se mérite
Le Cap Nord se mérite, il ne se laisse pas approcher si facilement : le froid se fait mordant, la pluie et le vent ne vous laissent aucun répit. La route semble interminable, parfois dangereuse dans ces conditions. Mais lorsque j’atteins enfin mon objectif, je suis envahi d’une grande fierté et je peux vraiment parler d’une aventure, ce n’est pas un voyage de tout repos !
Je suis redescendu par la Finlande et les terres Sami de la Laponie. Les routes au milieu des sapins sont rythmées par le passage de troupeaux de rennes et de nombreux lacs. Ces paysages ont un air de Canada.
Arrivé au sud du pays, j’ai rejoins, par un énième ferry, la capitale suédoise, Copenhague. Je profite de mon passage en Suède pour faire une pause chez de vieux amis de la famille à Karlstad. Leur maison traditionnelle en bois, peinte en rouge, me rappelle des souvenirs d’enfance, et leur cabane au bord du lac, me confère la parenthèse ressourçante dont j’avais besoin au bout de 3 semaines de moto.
J’ai poursuivi mon voyage vers l’Allemagne avec un bateau au départ de Goteborg pour Kiel. J’ai décidément pris la direction du retour… Mais, pour faire durer le plaisir, j’ai voulu faire le détour par le Tyrol Suisse et les Alpes Italiennes. Un retour en douceur donc… avant de rejoindre le sud de la France et terminer enfin mon périple.
Prochain cap ? Le Cap Horn !
Une aventure à moto extraordinaire comme un dernier entrainement avant le grand départ pour l’Amérique. Mon prochain cap sera en Patagonie en novembre, si tout va bien… le fameux Cap Horn !
Cap ou pas Cap ?
Et pour connaître mon itinéraire détaillé, vous pouvez le consulter sur Google Maps. J’y ai même mis quelques commentaires sur les points d’intérêt à voir sur la route ! Ici
Retrouvez plus de photos de mon périple vers le Cap Nord, de la Finlande, de la Suisse… sur mon compte Instagram ! @seb_globerider
Lorsque je regarde ces images en pleine période de confinement à la maison, je suis nostalgique du temps ou je pouvais prendre ma moto sur un coup de tête, embarquer mon drone et partir à 1h de chez moi sur le plateau de Valensole.
Au milieu des champs de lavande, seul sur la piste, avec le vent qui caresse mon visage, je me sens libre et vivant. Ce sentiment n’est aujourd’hui qu’un souvenir.
Je devais embarquer avec mon Ténéré 700 à bord d’un avion pour Vancouver le 18 mai prochain. Je pense, en étant réaliste, qu’il va falloir repousser la date de mon départ.
Ce qui se joue en ce moment dans le monde est bien plus important que mon voyage. Je vais rester patient et déjà espérer pouvoir remonter bientôt sur ma moto pour re-découvrir le plaisir de s’évader sur les routes.
C’est au tout début de l’année que j’ai décidé sur un coup de tête de partir quelques jours en moto pour découvrir le désert des Bardenas, au sud de la Navarre, en Espagne.
Je quitte Marseille un matin de Janvier. La route, de l’autre côté, brasse les voitures de ceux qui rejoignent la ville pour venir travailler. Je crois que je suis dans le bon sens.
Après avoir traversé les Pyrénées et parcouru plus de 900 km seul à moto, je me retrouve aux portes de ce désert incroyable. L’avantage de partir en hiver malgré les températures très basses du début de journée, c’est que vous ne rencontrez presque personne sur la piste. Le désert n’est rien qu’à moi.
J’en profite pour admirer ces paysages magnifiques qui me rappellent l’Ouest Américain et tourner la poignée des gaz pour voir ce que mon Ténéré 700 a dans le ventre. Je découvre une moto aussi à l’aise sur l’asphalte que sur les pistes. Je suis à ce moment-là convaincu que c’est bien avec cette machine que je vais m’élancer dans une aventure qui me fera avaler plus de 30 000 km et traverser, en 6 mois, plus de 16 pays.