Jour 5 - Col du Joly, Beaufort, La Giettaz

Seb et moi sommes partis pour un road trip à moto sur la Route des Grandes Alpes. Au départ de Nîmes, parfois nous suivons la mythique route, et d’autres fois nous prenons des chemins de traverse via des pistes off road ! Pour connaître les épisodes précédents et avoir une vue d’ensemble de notre itinéraire, retournez sur cet article

Ce qui devait arriver, arriva. Comme nous tardons un peu à ranger notre bivouac, une habitante des environs vient à notre rencontre par un chemin. Elle dit nous avoir aperçu la veille avec nos lumières, et nous rappelle que nous sommes sur un sentier de randonnée et que nous n’avons ainsi pas le droit de rouler ici. Elle est un peu agacée et je la comprends bien. Etant moi-même une randonneuse, cela ne me plairait pas d’avoir à croiser des motos… Cela dit avant de repartir 2 ou 3 petits groupes d’autres marcheurs remontent le chemin et regarde notre campement, l’air plutôt amusés de nous voir là. 

Nous voici au Col du Joly, avec une vue imprenable sur la chaîne du Mont-Blanc. Arrivés là-haut nous comprenons que la sécheresse existe aussi en montagne : le restaurant annonce d’une pancarte qu’ils sont en manque d’eau de source. 

Lors d’un de ses road trip précédents, Seb avait planté sa tente sur ce col : magnifique vue sur le Mont-Blanc. 

Après cela nous redescendons vers Beaufort, où nous déjeunons dans un petit restaurant en terrasse. Un peu fatigués nous décrétons que nous ne voulons pas rouler trop longtemps cet après-midi, et commençons à chercher un endroit où dormir

Je repère un camping pas loin mais ce n’est pas vraiment au goût de Seb. C’est vrai qu’il est proche de la route, et semble un peu trop bétonné pour nous… 

Alors nous reprenons la route. Nous passons par le Lac de Roselend, traversons le barrage et prenons de petites routes à la recherche d’un endroit pour bivouaquer…

Et nous roulons finalement jusqu’à 19h ! 😵  

Impossible de trouver un spot de bivouac… Peu de pistes et c’est un coin assez habité…

Nous tentons bien une échappée dans un sous-bois mais c’était plutôt un guêpier.😓  La piste en descente, totalement recouverte de feuilles mortes, s’avère être une vraie patinoire ! Les pneus de nos motos ne peuvent pas adhérer sur cette couche glissante de feuilles sèches. 🍂 

On ne passe pas loin du fiasco. Même Seb manque de se retrouver en difficulté au moment de faire demi-tour et remonter la piste. 

Une fois n’est pas coutume, j’abandonne ma moto à Seb pour exécuter la manoeuvre délicate. J’avoue, je suis en panique. 😰  

C’est donc un échec. Nous poursuivons jusqu’à La Giettaz

Le jour est en train de décliner et ma patience aussi. Je suis saoulée au maximum. Seb, lui, tient bon. Dans ces moments-là, c’est lui qui a le plus de mental. ❤️ 

Arrivés dans le village, on s’arrête à tous les gîtes qui ont l’air sympa. Et on retrouve des clients déjà attablés dans les jardins, pour l’apéro… Tout est complet. ❌

Jusqu’au moment où… Seb s’arrête devant un chemin dans un virage. 

Il pointe du doigt le panneau blanc indiquant le nom d’un gîte et le tout petit symbole de camping ⛺️. Je ne sais pas où il puise encore son enthousiasme, mais Seb s’engouffre sur cette petite route qui devient rapidement un chemin de cailloux. 

Pendant que je peste tout le long, en regrettant que l’on ait pas pris ce camping à Beaufort, il y a quelques heures, nous évoluons en terrain glissant et crevassé… Je maudis Seb, qui nous emmène dans un endroit qui ne présage rien de bon, ca m’a tout l’air d’être un chemin de rando, et il ne sembler mener nulle part… il est tard, il ne manquerait plus que je fasse tomber la moto pour piquer une crise… 

Et enfin… Enfin, nous apercevons un grand chalet en bois ! Magique, avec une vue imprenable sur les montagnes. J’oublie instantanément mon agacement et je prie pour qu’ils aient de la place disponible, en omettant volontairement de regarder le nombre de voiture déjà garées… 🫣

Nous descendons des motos et Seb affiche un sourire radieux. Très fier de lui ! 😎

L’hôtesse nous annonce malheureusement que le gîte est complet, mais qu’il reste un emplacement de camping, qu’elle nous invite à aller voir.

C’est le coup de grâce. 😍  L’emplacement de camping n’est autre qu’un petit flan de la colline qui juxtapose le gîte, pile face à un Mont-Blanc rougi par le coucher de soleil. C’est majestueux. Et parfait : seulement 6 emplacements. C’est le camping de nos rêves ! Le calme règne, l’herbe est verte, et la vue est à tomber 🤯

Rien ne nous gâche le plaisir d’être enfin arrivés dans ce coin de paradis. Pas même les restrictions d’eau telles qu’on nous demande de ne pas tirer la chasse d’eau à chaque passage ou encore de prendre la douche à deux (les toilettes de chat dans les torrents d’eau glacée, nous ont habitué à nous laver très vite 😅) Ni même l’annonce que le restaurant est complet -nous avions fait quelques courses, dans un Super U plus bas, et avions même fait le plein d’eau minérale 👌). 

➡️ On ne savait pas où on allait dormir mais on savait ce qu’on allait manger ! Cela nous a permis de finir cette journée, un peu longue, par une cuisine locale : des crozets au Beaufort 🧀. Oui, oui, au réchaud à gaz ça se fait très bien 😂 Un délice, très réconfortant, accompagné d’une bière pression, dégusté bien installés sur la terrasse du chalet face au Mont-Blanc.

Notre définition d'une bonne soirée 🤩

Leçon n°5 : Même si ça peut parfois nous prendre quelques heures, Seb a un flair de limier pour nous dénicher le parfait endroit pour dormir.

Pour retrouver l’itinéraire complet de notre road trip moto sur la Route des Grandes Alpes , c’est dans cet article.

Jour 4 - Tour du Mont-Blanc à moto

Seb et moi sommes partis pour un road trip à moto sur la Route des Grandes Alpes. Au départ de Nîmes, parfois nous suivons la mythique route, et d’autres fois nous prenons des chemins de traverse via des pistes off road ! Pour connaître les épisodes précédents et avoir une vue d’ensemble de notre itinéraire, retournez sur cet article

Nous décidons à nouveau de ne pas suivre la Route des Grandes Alpes, et la quittons à Séez pour passer le col du Petit Saint-Bernard. La vue sur sur le Mont-Blanc est splendide. Nous nous rendons au bureau d’information pour en savoir plus sur l’histoire du col, et nous cherchons où se trouve le Col du Grand Saint-Bernard, celui où se trouve les fameux chiens de montagne. Et tout d’un coup, nous prenons la décision de faire notre tour du Mont-Blanc à moto : nous passerons par l’Italie via Aoste pour rejoindre le Grand Saint-Bernard et revenir en France par Martigny en Suisse puis Vallorcine.

La traversée du Tunnel du Mont-Blanc ne nous faisait pas vraiment envie. La descente dans la vallée d’Aoste n’est pas la plus intéressante mais en remontant vers le Grand Saint-Bernard nous redécouvrons les plaisirs des jolies routes d’altitude. La route est un peu fréquentée, nous ne sommes pas les seuls à vouloir apercevoir des Saint-Bernards ! 

A 2473 m d’altitude, le vent me glace et je guette le moindre rayon de soleil sur la terrasse du bar situé au col du Grand Saint-Bernard. Je me prends même un chocolat chaud dans l’espoir de me réchauffer un peu ! 

L’ambiance qui règne ici est douce, quoiqu’agitée avec cette foule de motards et autres touristes. Les drapeaux suisse et italiens flottent côte à côte, quelques stands de produits locaux et souvenirs se tiennent au bord du Lac du Grand Saint-Bernard. Tout cela donne à ce lieu un petit air de Côte-d’Azur. Juste avant de repartir, nous essayons d’apercevoir les gros toutous dans leur enclos, mais la visite est payante. Tant pis, nous nous contenterons de la jolie vue qu’offre l’hospice sur le lac.

 

Nous repartons pour Martigny, Vallorcine, puis enfin Chamonix ! Evidemment cette ville est superbe, au pied du très imposant Mont-Blanc. Au coeur même de la ville il suffit de s’attabler à une terrasse pour apprécier les sommets enneigés. Mais quel monde ! Puis la chaleur nous retombe dessus. Et la magie du lieu disparaît soudain pour nous laisser voir un MacDonald’s tout neuf, des touristes qui ont l’air de venir de très loin et être très riches, un décor qui nous paraît même trop « propre » donnant une désagréable impression d’être dans un Disneyland de montagne…

Seb avait hâte de se rendre à la maison de l’alpinisme, lui qui admire tant ces grands aventuriers, mais nous nous sentons trop oppressés et pas du tout à notre place dans cet univers. Nous repartons bien vite. 

Seb pense que nous pourrons camper aux alentours de la station de ski des Saisies donc nous nous dépêchons d’y arriver avant la tombée de la nuit. Nous atteignons la station au moment où le soleil est en train de passer derrière l’horizon. Le parking offre un point de vue parfait, pris d’assaut par camping-car et autres vanlifers. On se moque un peu d’eux : nous ne sommes pas fans des parkings pour passer la nuit 😂.

 Mais je ne fais pas la fière, parce que, comme souvent, la lumière disparaît avant que nous ayons trouvé notre spot de bivouac. Là encore, je me repose totalement sur Seb, et je lui fais confiance… jusqu’au bout d’un sentier de randonnée. Ok, on était un peu désespérés. Tellement désespérés qu’on grimpe, grimpe sur ce sentier étroit, rythmé par des ravines tous les 50m. Impossible de faire demi-tour. Je prie pour ne pas caler et me planter. Je ne pense qu’à rouler. Et enfin le sentier s’élargit pour faire un virage en épingle.

On n’a pas le choix, on plantera la tente sous le seul replat qui se trouve sous un arbre. Nous ne nous sommes pas aperçus que nous nous étions enfoncé dans une forêt épaisse, et la luminosité est devenue très faible. Je ne trouve pas ça très rassurant, mais au moins … on voulait de la tranquillité, on l’aura trouvée ! 

Je suis cassée, et il fait froid, je passe en mode automatique pour me couvrir rapidement, trouver nos lampes frontales et commencer à installer le campement. 

Encore un endroit où je vais rêver de loups errants aux alentours… 😅 

A la nuit tombée, je demande à Seb de ne pas s’éoilgner pendant que je me trouve un petit coin pipi. Oui, le bivouac, c’est pas glamour

Leçon n°4 : A 34 ans, j’ai toujours peur des loups

Pour retrouver l’itinéraire complet de notre road trip moto sur la Route des Grandes Alpes , c’est dans cet article.

Jour 3 - Col du Finestre et Col de l'Iseran

Seb et moi sommes partis pour un road trip à moto sur la Route des Grandes Alpes. Au départ de Nîmes, parfois nous suivons la mythique route, et d’autres fois nous prenons des chemins de traverse via des pistes off road ! Pour connaître les épisodes précédents et avoir une vue d’ensemble de notre itinéraire, retournez sur cet article

Notre allemand en Ducati Multistrada traîne à se lever aussi, par contre la cycliste française est levée avant nous et part rapidement. C’est la piste que nous avons emprunté hier qui l’attend aujourd’hui. Je ne veux pas la sous-estimée – elle a l’air d’avoir déjà connu de dures journées sur la Route des Grandes Alpes – mais elle m’a l’air si chétive, et la piste était si mauvaise pour les roues d’une moto, je ne sais pas comment elle va parvenir à arriver au bout… J’en serais totalement incapable ! Je lui souhaite sincèrement bonne chance et lui gratifie de toute mon admiration pour lui donner du courage !

Pendant que nous déjeunons, un énorme patou vient renifler partout autour de notre campement. Pas du tout intéressé par nos appels, il fait le tour du camping est repart. 

Une fois les motos chargées, Seb veut retourner un peu plus haut sur la piste de l’Assiette pour prendre quelques vidéos. Nous essayons le drone (Dji Mini 2, on vous en reparlera dans un prochain article)  mais décidément, celui-là, ne fonctionne jamais ou bien nous ne savons vraiment pas nous en servir… Il ne vole pas droit, tombe dangereusement en piquet… nous avons trop peur de le perdre dans une mauvaise manip, nous arrêtons rapidement.

Alors nous reprenons la route. Direction le col du Finestre par une agréable route, gentiment sinueuse. D’autres motards affluent également, les cyclistes sont déjà bien échauffés. Et nous, nous sommes heureux de reprendre la route dans l’air frais du matin.

Mais de nouveau la crainte me prend lorsque j’arrive au col… La vue qui s’étend devant nous est magnifique, mais une piste de poussière de 22 km serpente dans la vallée plus bas…
Finalement en la regardant de plus près, cette piste a l’air moins méchante qu’hier, pas de ravines ou de gros cailloux et pas de ravins à pic. Il y a quelques marcheurs et des cyclistes. Me voilà rassurée, et nous entamons la descente. A part quelques virages et de la poussière, il n’y a pas de grandes difficultés, et je me plais à voir si je peux prendre un peu de vitesse (une fois cyclistes et marcheurs loins de mon sillage).
La piste se transforme bientôt en route goudronnée dans une forêt épaisse et fraîche. Rouler sur le bitume lisse après la poussière donne une impression de légèreté grisante. Seb finit par me lâcher dans une série de lacets très serrés… J’essaie pourtant de ne pas traîner… Ce n’est pas grave, il mérite bien de s’éclater un peu, je suis un peu son boulet depuis 3 jours 😬.
On se perd en arrivant à Suse. J’en profite pour faire un plein d’essence le temps qu’on se retrouve 🙄. Et nous repartons pour Val-Cenis. Seb me sème à nouveau… Il y a du touriste sur la route, on est tous à la queue leu leu, mais je n’ai pas l’expérience ni même la reprise nécessaire pour doubler dans des files de voitures et camions sur ces routes de montagne… J’essaie de profiter du paysage, mais je peste un peu aussi parce que je ne suis pas sûre de quelle direction prendre. J’essaie de rattraper mon retard et je ne m’arrête pas prendre quelques photos du lac Mont-Cenis, pourtant très impressionnant lové au creux d’un paysage sec et rocailleux. La forte présence de touristes me fait penser que de toutes façons Seb ne s’est pas arrêté là 😅. En effet, je le vois arriver en sens inverse, revenu à ma rencontre.

Nous poursuivons jusqu’à Val-Cenis où nous retrouvons la Route des Grandes Alpes puis Bonneval-sur-Arc, où nous nous arrêtons pour déjeuner.

En se baladant un peu dans le village je tombe amoureuse d’une marmotte siffleuse en porte-clé a-do-ra-ble. Le vendeur, après m’avoir demandé si c’était pour moi ou pour un cadeau – non, pour moi 😬– me dit avec un clin d’oeil et une fausse fierté «  Et en plus, c’est un vrai sifflement de marmotte ! » en lisant l’inscription sur l’étiquette. 😅


En repartant vers le col de l’Iseran, je trouve la montagne sublime. La montagne en été, c’est vraiment apaisant : le vent dans les herbes, les fleurs, les cris des marmottes, les torrents qui déferlent d’une eau transparente… La nature à l’état pur. Arrivés à Val d’Isère, nous prenons un verre sur une terrasse. La fin de la journée approche, il est 17h, l’heure de commencer à se demander où dormir ce soir 🤔. Nous trouvons un hôtel très charmant à Sainte-Foy-la-Tarentaise, c’est le moment de se faire plaisir après 2 nuits dehors. De toutes façons, à la dernière minute dans ce secteur, les nuits sont hors de prix. Nous trouvons donc le meilleur compromis.

Nous ne sommes plus très loin, cette journée sera plus courte que les autres, cela me met de bonne humeur. En repartant guillerette du bar, je relâche un peu trop mon attention, et fait tomber bêtement ma moto en sortant de ma place. 🤦🏻‍♀️ Une des sacoches s’est accrochée alors que je tournais trop tôt… Devant tout une terrasse blindée de touristes.

Heureusement, je n’ai jamais honte de rien, je me fais même rire toute seule. 🤣 Et j’ai à peine le temps de me redresser que 2 passants viennent déjà m’aider à relever ma trop grosse BMW. 

Leçon n°3 : Ne jamais relâcher son attention en moto tant qu’on n’est pas arrivé 🤭

La nuit à l’hôtel est toujours l’occasion de laver quelques vêtements, prendre un bon bain, faire une sieste, se promener dans le village… Tout ça en attendant l’heure de l’apéro !
Nous nous régalons également au restaurant de l’hotel, dont l’ambiance est vraiment très chaleureuse. L’hôtel familial est un ancien relai post diligence datant de 1888 qui a été rénové dans le style des chalets alpins.

Nous y passons un moment de détente parfaite !

Crédit : TripAdvisor

Pour retrouver l’itinéraire complet de notre road trip moto sur la Route des Grandes Alpes , c’est dans cet article.

Jour 2 - Col de Vars et Col de l'Assiette (Italie)

Seb et moi sommes partis pour un road trip à moto sur la Route des Grandes Alpes. Au départ de Nîmes, parfois nous suivons la mythique route, et d’autres fois nous prenons des chemins de traverse via des pistes off road ! Pour connaître les épisodes précédents et avoir une vue d’ensemble de notre itinéraire, retournez sur cet article

En redémarrant ce matin, je constate que j’ai du mal à passer la seconde. Littéralement. Ce n’est pas que je sois endormie, c’est vraiment ma pédale d’embrayage qui accroche, claque, et ne passe pas en seconde… Là, où je pensais qu’en fin de journée hier, c’était parce que ma moto fatiguait et qu’elle allait se remettre après une bonne nuit (oui, pourquoi pas ?), je réalise que c’est peut-être déjà la fin du voyage 😟 Après quelques tentatives, avec Seb, ma GS se réchauffe un peu, et parvient finalement à passer de la première à la seconde, non sans difficultés, mais cela nous permet tout de même de reprendre la route plus ou moins rassurés.

Je crois que, trop concentrée à ne pas caler pour ne pas vaciller, je me suis un peu trop cramponnée à mon levier d’embrayage… 🫣

Leçon n°2 : Lâcher l’embrayage 🤪

Nous nous arrêtons quelques minutes plus bas, à la Buvette de la Bonette. C’est un beau chalet, avec une immense terrasse avec tables et banc en bois, faisant face à la montagne d’où des cris de marmottes nous parviennent. On s’arrête prendre un café et un thé, et profiter de la douceur du matin, avant que rapidement les motards et cyclistes arrivent en masse sur ce passage bien fréquenté de la Route des Grandes Alpes.

C’est notre signal pour repartir, on n’aime pas la foule ni l’un ni l’autre. Alors direction Col de Vars. Et là, Seb me propose 2 options :

    • faire la piste du col du Parpaillon, bien connue des motards friands de sensations fortes.

    • ou un détour vers l’Italie pour ses nombreuses pistes facilement accessibles. 

On opte tous les deux pour les pistes italiennes, que l’on imagine moins fréquentées. Hop, on poursuit donc sur la Route des Grandes Alpes, direction le col de Vars et col de l’Izoard.

Col de l'Izoard en moto

Au col de l’Izoard, on s’accorde une pause burger au bord de la route. C’est très calme, nous avons donc tout le loisir d’admirer la scène qui se déroule devant nous : on voit un type en vélo débouler et crier à sa femme, qui s’était arrêté en voiture avec ses enfants, « mais qu’est-ce que tu fais ? Avance ! ». La pauvre mère avait fait un arrêt pipi pour ses enfants, et le cycliste, impatient, beugle sur sa femme qui devra l’attendre, elle, à la fin de sa descente. Sympa l’ambiance…

En arrivant à Briançon, nous retrouvons les fortes chaleurs, la circulation… Cela devient vite étouffant et nous dirigeons rapidement vers la frontière italienne puis Sestrière.
Première infidélité à la Route des Grandes Alpes.
Nous profitons de notre passage dans la station de ski olympique pour acheter notre diner : pâtes, sauce tomate et bière Moretti, bien sûr !

Les pistes de Sestrière jusqu'au Colle del'Assietta

Nous attaquons ensuite à ce qui m’a tout l’air d’être un dédale de pistes off-road. Heureusement, Seb sait où il va, de mon côté je suis obnubilée par la montée. Le chemin est parfois étroit et il arrive de croiser d’autres motards ou 4×4. J’ai acquis un peu plus d’aisance, mais cet itinéraire recèle de nouvelles difficultés. Nous atteignons le col de l’Assiette ( 2 472m) à 18h30. Je suis épuisée, et nous ne sommes pas au bout de la piste. Nous avons peut-être repéré un camping pour la nuit, plus bas. Il nous reste donc 1 h de descente. Nouvelle épreuve pour moi : les gravats rendent la trajectoire de ma moto plutôt incertaine et 2-3 passages me laissent sur le carreau😵. Enfin, grâce à un savant jeu de frein moteur et de légères pressions des commandes de frein, nous parvenons dans une vallée splendide !

 

Au pied d’un mur de sommets nous surplombant de plus de 1000m, nous dénichons effectivement un tout petit emplacement de camping exceptionnel. Absolument charmant, et totalement intégré à la nature environnante, seule une minuscule bâtisse en pierre sert d’accueil et de sanitaires. Une barrière en bois entoure cette espace, fermé par un portillon, et une table de pique nique trône au centre. Il y règne un silence absolu. Nous saisissons la gérante avant qu’elle ne rentre chez elle, après quelques bribes d’anglais échangés, nous prenons soin de choisir où planter notre tente.

Nous assistons à un coucher de soleil impressionnant, tranquillement installés sur nos fauteuils. Seules les cloches des vaches dans le champs à côté, rompent le silence, et s’approchent du camping au fur et à mesure que la nuit tombe.

Camping à Usseaux

Notre repas arrosé de Moretti est un délice dans cet environnement. Ici aussi c’est la canicule depuis des jours, alors la gérante nous a demandé de ne pas utiliser notre réchaud sur l’herbe sèche. Nous nous installé au bord du lavoir en grès. Nous distinguons de l’autre coté du champs des vaches une ferme. En regardant sur Google Maps, nous apprenons que c’est un gîte… et l’envie d’un bon dessert fait maison nous prend ! Nous nous y rendons à pied, dans la pénombre. Et notre visite n’aura pas été vaine, nous avons en effet pu obtenir un dessert et gouter leur production de génépi au plus grand plaisir de Seb 🙂 Nous repartons évidemment avec une bouteille d’alcool de plantes, cultivées juste à côté de la bâtisse.
La nuit est noire, et j’entend au loin un chien qui garde un autre troupeau. Je me couche en me disant que je ne serais pas surprise qu’un loup 🐺 rode pendant la nuit dans un coin pareil….

 

Pour retrouver l’itinéraire complet de notre road trip moto sur la Route des Grandes Alpes , c’est dans cet article.

Jour 1 - Direction Barcelonette, Bayasse et Col de Restefond

Seb et moi sommes partis pour un road trip à moto sur la Route des Grandes Alpes. Au départ de Nîmes, parfois nous suivons la mythique route, et d’autres fois nous prenons des chemins de traverse via des pistes off road ! Pour connaître les épisodes précédents et avoir une vue d’ensemble de notre itinéraire, retournez sur cet article

7 août 2022, 9h nous quittons Nîmes, et nous suons déjà dans nos combi. 😅 Nous nous pressons de rejoindre l’autoroute et prendre de la vitesse pour se rafraichir. Pour retrouver le trajet original de la mythique route, nous devons la rejoindre au col de la Bonette pour poursuivre jusqu’à Thonon-Les-Bains et le Lac Léman. Cependant, dès notre première journée, nous ferons une exception off road en suivant l’itinéraire spécial de Seb. 🤯

De Bayasse au Faux col de Restefond, nous empruntons un chemin qui part d’un petit hameau de maison. Un monsieur nous observe monter le chemin, depuis son jardin… J’ai toujours cette appréhension que l’on soit sur un passage privé ou interdit, et que l’on se fasse jeter. J’ai l’âme aventurière, mais je ne suis pas une hors-la-loi !
Bref, c’est là que commence notre longue ascension. Et premier virage, BAM. On n’a même pas encore vraiment quitté le hameau que je bascule la moto 😅 Seb cache son amusement, et m’aide à relever ma BM. Et ce ne sera que le début ! J’ai arrêté de compter les chutes au bout de 10… 🙄 Seb est crevé, mais il m’encourage, il est devant, m’attend en prenant des photos et des vidéos. J’ai l’impression que la montée dure une éternité ! Je suis hyper concentrée, mais virage après virage, je prends davantage confiance. 💪

Et ça devient le kiffe 🤩

Je commence à comprendre : ma petite vieille de 2008 grimpe toute seule, elle déroule sans problème ! Ses roues dérapent, glissent, ricochent sur le gravier, les cailloux, la roche, mais elle tient bon ! J’apprends à lui faire confiance, elle fait son taf comme une cheffe, ses pneus neufs assurent, moi, je n’ai qu’à tenir le guidon… et ne pas caler… 🫣 ce qui arrive évidemment, et c’est comme ça que je me retrouve par terre.

J’ai les bras en compote à force de me cramponner à mes commandes, et mes petits doigts tremblotent à force de jouer de l’embrayage.

J’ai l’impression de m’être faite arnaquée : on n’est pas sur une piste Rouge 🔴 là, je suis sur une Noire ⚫️ : les innombrables lacets sont les pires, t’offrant 2 choix :

  • grimper les ravines creusées dans le sol
  • ou bien les éviter et te rapprocher dangereusement du bord du précipice…

J’avoue, j’ai laissé Seb monter ma moto 1 ou 2 fois, pour me sortir de l’ornière.

Enfin, Seb m’annonce qu’on rejoint bientôt la route ! Je regarde en bas, je prends conscience de ce que j’ai accompli… je suis soulagée, mais je suis super fière ! Il est bientôt 19h, je n’ai pas vu le temps passer, et j’ai réussi à gravir cette piste de la mort💀 Je me suis même plutôt bien amusée, en prenant quelques accélérations vers la fin ! (Entendons-nous bien, je n’ai quand même pas passé la 3ème…) .
Seb semble vraiment content de ma performance du jour et me propose une pause au bord d’un petit torrent avant de nous activer à chercher un endroit pour bivouaquer.

Les températures sont fraiches mais j’ai une énergie de dingue, je pars me laver dans le torrent ! On en profite également pour remplir nos gourdes pour la nuit et le petit-dej (réflexe de survie, Maîtres Bivouaqueurs Niveau 5).

Petit moment de gêne en dégainant les 2 gourdes en fer de mes sacoches : elles sont toutes cabossées 😬 Heureusement pas percées, elles ont juste un peu perdu en capacité 🙄

 

Leçon n°1 : Rien ne résiste dans des sacoches souples, à la chute d’une grosse de 200kg… Même bien emballé…

Rafraichis, hydratés, tout propres et un peu reposés, nous repartons. Il nous reste 30 min de piste roulante – easy😎 – jusqu’à la route en contrebas du col de la Bonette, au niveau du Faux col de Restefond. On est à 2 656 m d’altitude, et la fine grêle qui nous tombe sur le museau pendant quelques secondes, nous le rappelle et nous offre cependant une des plus belles images de la journée : un coucher de soleil, perçant entre un plafond de nuages gris bas et la piste ardoise.

Nous amorçons la descente vers la caserne de Restefond, et après quelques repérages, Seb nous trouve le meilleur spot pour bivouaquer : aux abords d’un chemin montant vers une ferme, à une cinquantaine de mètres d’un ruisseau (Seb : Maître Bivouaqueur, niveau 10)… On essaie de ne pas trop déranger nos voisines les marmottes, et on installe rapidement le campement, il est bientôt 21h et il fait presque nuit. Je suis trop contente de ma journée, et encore plus heureuse de déballer la tente et le matos pour la nuit !

Bivouac sous le Fort de Restefond

On connaît notre rituel bivouac par coeur : 

  • chacun défait ces sacs,
  • je monte la tente,
  • Seb commence à sortir la popote et préparer le repas,
  • je m’attaque aux matelas gonflables,
  • et Seb vient finir de m’aider à préparer nos sacs de couchage, rentrer nos affaires à l’abris de l’humidité.

Cette fois, grâce au volume supplémentaire qu’offrent mes sacoches, on a pu se permettre quelques luxes. Le mien : une couverture de camping IKEA dans laquelle je passe mes bras et m’enveloppe tel un burrito. 🤩 Kiff ultime !

Pas de feu ce soir, mais un bon repas chaud, à la belle étoile avec une vue sur les montagnes prises dans les éclairs de l’orage qui nous arrive bientôt dessus.

Pour retrouver l’itinéraire complet de notre road trip moto sur la Route des Grandes Alpes , c’est dans cet article.

Désormais, c’est moi qui écrirait les articles de Globerider : Claire, la compagne de route de Sébastien ! 🏍 Il organise, il lead et moi je subis et je raconte 😅

Mon premier road-trip de 7 jours à moto

Cette année, définitivement vaccinés des destinations trop méridionales pour un road trip moto en plein mois d’août (Croatie), nous avons opté pour la fraîcheur des Alpes. 🏔

Attirés par les belles routes et les basses températures que promettent les montagnes, c’est la Route des Grandes Alpes qui nous tendait les bras cet été !

Ce voyage sera mon baptême du feu : j’avais raté de peu mon permis avant notre road trip à travers la Croatie, Bosnie et Slovénie, mais cette fois je ne serai plus passagère ! Je pars pour mon périple le plus long jamais fait au guidon de ma BMW F800 GS, chargée de bagages pour une semaine, avec au programme : séries de lacets … et pistes off-road ! 😱

Dès mon permis obtenu en septembre 2022, nous avions parcouru notre itinéraire cévenol favori, à 2 motos avec l’ajout par Seb de quelques pistes spécialement sélectionnées pour mon niveau ultra-débutante !

Mais les choses sérieuses commencent aujourd’hui 😎 Et j’ai vraiment hâte !

Itinéraire à moto : Route des Grandes Alpes par route et pistes off-road

Comme toujours, Sebastien prépare un programme aux petits oignons (l’itinéraire jour par jour, en fin d’article). Il connaît déjà l’itinéraire et ménage des passages obligés : col mythiques, arrêts gastronomiques, et de beaux tronçons sur pistes.

Car nos deux trails ont des fourmis dans les pattes ! 🤓

Presque prête

💪 Je ne fais plus tomber mon énorme monture – la pauvre, j’ai déjà effectué quelques retouches de peinture et changé des pièces cassées 🙄.

💨 J’ai eu mes premières sensations sur terre et poussière dans les Cévennes.

👩‍🚀 J’ai reçu ma toute nouvelle combi Furygan.

🧳 J’ai testé et esquinté mes sacoches étanches Motea… puis rafistolée, avec succès. 😎

Passage de niveau « Baroudeuse Intermédiaire »

Pour ce road-trip à moto sur la route des Grandes Alpes, Seb prévoit de me faire passer « Baroudeuse Niveau Intermédiaire ». 🫣 Il me parle de pistes, de cailloux, et de « ravines »…

Je lui fais toujours confiance, mais cette fois, j’ai bien peur qu’il me surestime totalement ! 😨 Un des passages qu’il me prépare à Barcelonette m’a laissée un souvenir un peu tendu, lors d’un de nos premiers voyages à moto. J’étais alors passagère, et même si je ne me suis jamais sentie en danger avec lui, cette piste au dénivelé plutôt costaud et au terrain inégal avait l’air vraiment difficile à gravir. A l’époque nous n’étions même pas arrivé jusqu’en haut, il y avait encore de la neige ❄️ au milieu du chemin.

Alors, comment MOI pourrais-je réussir à m’en sortir : une fois sur ma monture, mes pieds touchent à peine le sol… Comment rattraper ces 200 kgs, à la force de mes bras ou de mes jambes…? Après un paquet de « tu es sûr que c’est vraiment à mon niveau ?  » et de réponses du type « Bah oui, et de toutes façons, si tu veux traverser les Amériques avec moi, il faudra que tu sois préparée. Donc autant qu’on s’y mette maintenant ! » ➡️ je suis prête à relever un nouveau défi !💪 Toujours partante pour apprendre et repousser mes limites.

Nous entamons donc notre préparation au voyage.

Nous amenons nos trails pour la petite révision habituelle : changement des plaquettes de frein, vidange, remise à niveau des fluides. Je fais poser de nouveaux pneus, plus adaptés à ce qui nous attend : des Mitas E07, sur les conseils de Seb. Ils seront rodés juste à temps pour attaquer les premières ravines. 👌

Et nous commençons à rassembler matériel de bivouac, quelques habits…

Départ dans quelques jours ⬇️

Itinéraire jour par jour de la Route des Grandes Alpes à moto

Nos infidélités faites à la grandiose Route des Grandes Alpes sont indiquées en italique.

Jour 1

  • Nîmes > Barcelonette
  • Barcelonette > Bayasse
  • Piste : Bayasse > Faux Col de Restefond
  • 🏕 Nuit : en-dessous du Fort de Restefond

Jour 2

  • Fort de Restefond > Col de Vars
  • Col de Vars > Col de l’Izoard
  • Col de l’Izoard > Briançon
  • Briançon > Sestrière (Italie)
  • Piste de l’Assiette (Col de l’Assietta)
  • 🏕 Camping : Usseaux

Jour 3

  • Col du Finestre > Susa
  • Lac de Mont-Cenis > Val-Cenis
  • Bonneval-sur-Arc > Val d’Isère
  • 🏕 Hôtel : Sainte-Foy-La-Tarentaise

Jour 4

  • Sainte-Foy-la-Tarentaise > Séez
  • Séez > Col du Petit-Saint-Bernard
  • Aoste (Italie) > col du Grand-Saint-Bernard
  • Martigny (Suisse) > Vallorcine
  • Chamonix > Station des Saisies
  • 🏕 Bivouac : Les Saisies

Jour 5

  • Les Saisies > Col du Joly
  • Beaufort 
  • 🏕 Camping : La Giettaz

Jour 6

  • La Giettaz > La Clusaz 
  • Le Reposoir
  • 🏕 Airbnb : Les Gêts 

Jour 7

  • Les Gêts 
  • Lac Léman
  • Annecy
  • Nîmes

Août 2021. Cette année nous n’avons pas pu prendre 1 mois de vacances, 15 jours nous suffiront pour aller voir un peu plus loin que notre région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Objectif : la Croatie à moto.

Nous avions choisi la Croatie pour destination car nous voulions du dépaysement, sans avoir besoin de rouler autant que l’année dernière pour nous rendre au Cap Nord. De plus, ma passagère depuis un an, était en train de passer le permis moto et nous espérions bien pouvoir faire un premier road trip à deux moto. La destination nous paraissait plutôt facile pour un premier long voyage. Malheureusement, Claire ne réussit pas son permis avant la date programmée de notre départ et nous partîmes pour un dernier road trip à deux sur mon Ténéré 700. Même si Claire était déçue, elle restait heureuse de partir. La Yamaha lui laisse toujours de bons souvenirs de nos périples. Elle aime ses sonorités. Et depuis que j’ai fait refaire ma selle, elle souffre bien moins que lors de notre voyage pour le Cap Nord.

Avant la Croatie, le Piémont italien

Selon les rôles bien établis depuis que nous voyageons ensemble : je déteste trop préparer l’itinéraire, je m’occupe donc de préparer la moto pour la route (nouveaux pneus, révision et petite beauté à la station de lavage) et Claire qui adore chercher les petites pépites à ne pas louper le long de la route, achète le Guide Lonely Planet et une carte routière de la Croatie. Soucieuse de me réserver l’itinéraire le plus agréable, en respectant un nombre raisonnable d’heure de conduite par jour, notre départ de Nîmes nous menait à une première étape dans le Piémont italien pour ensuite rejoindre Venise où nous avons passé 1 nuit.

Pour information, même si se rendre à Venise en moto est un peu compliqué en haute saison, c’est tout à fait faisable. Nous avions un peu tardé à reserver un parking sur la lagune et nous nous sommes retrouvés à l’extérieur de la ville. Facilement relié par une navette maritime toutes les heures, il nous fallut 2 autres vaporetto et 10 min de marche pour atteindre notre palace. Chargés comme des mules, bousculés par les touristes et assommés par la chaleur, nous étions soulagés de poser nos valises en début d’après-midi pour nous mettre à l’aise et enfin découvrir la ville à pieds… et légers.

La Croatie à moto

Après s’être bien renseignés auprès de nombres d’amis ayant déjà parcouru la Croatie, nous avions décidé d’allouer une petite dizaine de jours au tour du pays. Nous voulions cependant éviter l’extrémité Sud, dont on craignait qu’elle ne soit trop fréquentée par les touristes. Nous étions loin de penser que nous ne passerions que 4 jours en Croatie pour notre road trip moto.

Deux régions de la Croatie ont conquis notre coeur : l’Istrie et les Lacs de Plitvice.

Si nous avons passé 2 jours pleins en Istrie, région septentrionale la plus à l’ouest, où nous nous sommes littéralement régalés, nous avons rapidement trop souffert de la chaleur et de la foule de touristes (à moto et en voiture) sur la route.

Les truffes en Istrie, en Croatie
Truffe, truffe, truffe – Istrie, Croatie

L’Istrie est l’El Dorado de la truffe ! On en a presque mangé à tous les repas pendant 2 jours ! Et à très bon marché ! La région a fait honneur à sa réputation et nous y avons très bien mangé. Nous avons aussi découvert le joli village médiéval de Motovun et nous avons osé un petit clin d’oeil à notre Road Trip en Norvège. Nous nous sommes rendus au Limski Fjord, puis à un nouveau cap, le Cap Kamenjak. Même période, mais pas les mêmes températures !

Nous nous sommes ensuite rapidement enfui de la côte et des îles sur-bondées. Nous avons filé vers les célèbres Lacs de Plitvicka. Notre besoin de verdure et de grands espaces nous avait rattrapé. En une bonne journée de marche, nous avons parcouru l’ensemble de ces sublimes lacs aux couleurs lagons polynésiens.

Un peu échaudés par les températures estivales en combinaison de moto, par le monde sur les routes et sur la côte, nous avions envie de retrouver fraicheur et aventure. Les paysages méditerranéens de la Croatie, pour nous qui venons de Marseille, nous rappelant trop nos – quoique très belles – calanques, nous décidâmes de dévier de notre itinéraire prévu. Et de quitter la Croatie pour la Bosnie qui nous tendait les bras à 15 km à peine des Lacs de Plitvice, sans autre plan que de nous rendre dans le Parc National le plus proche : celui de la rivière Una.

Et c’est ainsi que la Croatie à moto, se termine.

La Bosnie, comme on ne l’attendait pas

Parce qu’on ne s’attendait à rien, la Bosnie a été pleine de surprises. Comme nombre d’entre vous, je pense, nous n’avions pas une grande connaissance de ce pays. Mis à part nos souvenirs de la guerre des années 90.

Road trip moto en Bosnie, au Parc National de l’Una
Parc National de l’Una

Le Parc National de l’Una est un petit frère des Lacs de Plitvice : rivière sauvage et cascades majestueuses, nous avons été ravis de cette découverte insoupçonnée. De même que l’accueil des bosniaques a été très chaleureux. Nous avons élu domicile pour 2 nuits dans une auberge rénovée à l’identique des fermes traditionnelles en toit de chaume. Comme à notre habitude nous avons choisi de loger dans une des 2 petites cabanes en bois. Le petit chalet, en lisière de forêt, se trouvait sur le passage des chèvres et des oies de la ferme.

D’autres surprises, plus déroutantes : les vestiges, ici et là, de la guerre. Des maisons éventrées, laissées à l’abandon au milieu d’hameaux habités. Des murs d’habitations criblés d’impacts de balles, même pas camouflés. Ca fait un peu froid dans le dos…

Et puis, la dernière curiosité de ce que nous avons pu pouvoir de ce petit morceau de la Bosnie : des tronçons de route soudainement interrompus. Des sections de plusieurs kilomètres de poussière et de graviers, comme des routes de goudrons inachevées. Pour des raisons de coûts ? De propriétés?

Afin de ne pas dépasser le délai de nos 15 jours de vacances, il nous fallait déjà prendre le chemin du « retour ». Fidèles à notre dernière décision : nous repasserons par la Croatie, mais seulement pour la traverser et rejoindre les hauteurs, la montagne, que nous aimons tant.

Road Trip moto en Bosnie
Bosnie Herzégovine

Le retour par les montagnes de Slovénie et les Dolomites

Pour avoir déjà visité la Slovénie, je connaissais un endroit qui plairait forcément à Claire. Je l’emmenai à Velika Planina, petite station de ski située dans un alpage verdoyant. Après avoir préparé un pique-nique, nous prenons le téléphérique – qui monte raide- pour rejoindre le plus grand village de bergers d’Europe et ses chalets adorables.

Road Trip moto en Slovénie, à Velika Planina
Velika Planina – Slovénie

Puisque c’est dans des endroits pareil que nous nous sentons le mieux, nous reprenons la route vers les Dolomites, en Italie. Nous voulions de la montagne, on en a eu. Ces paysages de pics étourdissants nous ont coupé le souffle. Impossible de se lasser de ces vues.

Road trip moto dans les Dolomites en Italie
Les Dolomites – Italie

Notre road trip en Croatie, pour lequel nous avions prévu de limiter le kilométrage, se sera finalement transformé en un road trip dans le sud-est de l’Europe, pour notre plus grand bonheur. La majeure partie de ce que nous avons visité, n’était donc pas planifié.

Les surprises, les chemins de poussière, les routes de montagne et les sorties d’itinéraires… C’est déjà ça, l’aventure !

Un premier Cap atteint !

C’est fait : j’ai parcouru avec mon Ténéré 700 Yamaha plus de 10 000 km en ce mois d’août. C’est plus que ce que j’avais prévu ! Parti du sud de la France, j’ai traversé l’hexagone, l’Allemagne pour rejoindre Kiel et prendre un premier ferry pour Oslo, la capitale de la Norvège.

J’ai enfin pu découvrir les magnifiques fjords (Undredal, Geiranger, Naeroyfjorden, Sognefjord…), les neiges éternelles et glaciers à seulement 1000m d’altitude, les virages interminables de la route des Trolls (Trollstigen), les fameuses Îles Lofoten… Et c’est après avoir passé le cercle polaire, entré dans la vaste Laponie, entouré par la toundra et les rennes – si près des routes ! – que j’ai pu atteindre le Cap Nord.

Un cap nord qui se mérite

Le Cap Nord se mérite, il ne se laisse pas approcher si facilement : le froid se fait mordant, la pluie et le vent ne vous laissent aucun répit. La route semble interminable, parfois dangereuse dans ces conditions. Mais lorsque j’atteins enfin mon objectif, je suis envahi d’une grande fierté et je peux vraiment parler d’une aventure, ce n’est pas un voyage de tout repos !

Je suis redescendu par la Finlande et les terres Sami de la Laponie. Les routes au milieu des sapins sont rythmées par le passage de troupeaux de rennes et de nombreux lacs. Ces paysages ont un air de Canada.

Arrivé au sud du pays, j’ai rejoins, par un énième ferry, la capitale suédoise, Copenhague. Je profite de mon passage en Suède pour faire une pause chez de vieux amis de la famille à Karlstad. Leur maison traditionnelle en bois, peinte en rouge, me rappelle des souvenirs d’enfance, et leur cabane au bord du lac, me confère la parenthèse ressourçante dont j’avais besoin au bout de 3 semaines de moto.

J’ai poursuivi mon voyage vers l’Allemagne avec un bateau au départ de Goteborg pour Kiel. J’ai décidément pris la direction du retour… Mais, pour faire durer le plaisir, j’ai voulu faire le détour par le Tyrol Suisse et les Alpes Italiennes. Un retour en douceur donc… avant de rejoindre le sud de la France et terminer enfin mon périple.

Prochain cap ? Le Cap Horn !

Une aventure à moto extraordinaire comme un dernier entrainement avant le grand départ pour l’Amérique. Mon prochain cap sera en Patagonie en novembre, si tout va bien… le fameux Cap Horn !

Cap ou pas Cap ?


Et pour connaître mon itinéraire détaillé, vous pouvez le consulter sur Google Maps. J’y ai même mis quelques commentaires sur les points d’intérêt à voir sur la route ! Ici

Retrouvez plus de photos de mon périple vers le Cap Nord, de la Finlande, de la Suisse… sur mon compte Instagram ! @seb_globerider

Désert des Bardenas, Espagne, à moto

Lorsque je regarde ces images en pleine période de confinement à la maison, je suis nostalgique du temps ou je pouvais prendre ma moto sur un coup de tête, embarquer mon drone et partir à 1h de chez moi sur le plateau de Valensole.

Au milieu des champs de lavande, seul sur la piste, avec le vent qui caresse mon visage, je me sens libre et vivant. Ce sentiment n’est aujourd’hui qu’un souvenir.

Je devais embarquer avec mon Ténéré 700 à bord d’un avion pour Vancouver le 18 mai prochain. Je pense, en étant réaliste, qu’il va falloir repousser la date de mon départ.

Ce qui se joue en ce moment dans le monde est bien plus important que mon voyage. Je vais rester patient et déjà espérer pouvoir remonter bientôt sur ma moto pour re-découvrir le plaisir de s’évader sur les routes.

C’est au tout début de l’année que j’ai décidé sur un coup de tête de partir quelques jours en moto pour découvrir le désert des Bardenas, au sud de la Navarre, en Espagne.

Je quitte Marseille un matin de Janvier. La route, de l’autre côté, brasse les voitures de ceux qui rejoignent la ville pour venir travailler. Je crois que je suis dans le bon sens.

Après avoir traversé les Pyrénées et parcouru plus de 900 km seul à moto, je me retrouve aux portes de ce désert incroyable. L’avantage de partir en hiver malgré les températures très basses du début de journée, c’est que vous ne rencontrez presque personne sur la piste. Le désert n’est rien qu’à moi.

J’en profite pour admirer ces paysages magnifiques qui me rappellent l’Ouest Américain et tourner la poignée des gaz pour voir ce que mon Ténéré 700 a dans le ventre. Je découvre une moto aussi à l’aise sur l’asphalte que sur les pistes. Je suis à ce moment-là convaincu que c’est bien avec cette machine que je vais m’élancer dans une aventure qui me fera avaler plus de 30 000 km et traverser, en 6 mois, plus de 16 pays.